Jon Jordan accueille de nouveau les auditeurs pour l’épisode 196 du podcast Blockchain Gaming World, dans lequel il s’entretient avec Gus Van Rijckevorsel, le nouveau PDG d’Ultra. Dès les premières minutes, le ton est donné : un changement de direction, une stratégie ambitieuse, et la volonté de bousculer les codes du marché de la distribution de jeux vidéo.
Jon Jordan rappelle qu’il avait déjà reçu l’ancien PDG d’Ultra, mais que la nomination de Gus marque une évolution majeure. Ultra, souvent décrite comme la version blockchain de Steam, est une plateforme de distribution de jeux dotée de sa propre infrastructure technologique. Gus arrive à sa tête sans expérience préalable dans le jeu vidéo ou la blockchain, mais avec un parcours d’entrepreneur aguerri et une volonté assumée de repositionner l’entreprise.
Dès le début de l’échange, Gus Van Riekaert revient sur son parcours. Il a créé plusieurs entreprises, avec son lot d’échecs et de réussites, dont une société de conseil en stratégie à Paris ayant atteint 50 consultants en moins de trois ans avant d’être revendue à un grand groupe. Il avait auparavant monté un "startup studio", modèle dans lequel il conçoit des produits pour de grandes entreprises, avec l’objectif qu’elles les rachètent une fois un certains niveau de développement atteint.
Il insiste sur l’importance de la communication dans le rôle de dirigeant : un PDG doit vendre une vision, structurer son organisation, et s’entourer des meilleurs. Pour gagner en crédibilité dans un environnement très fermé comme le consulting à Paris, Gus a même créé une émission de télévision où il invitait de grands PDG afin d’asseoir sa légitimité. Une stratégie de visibilité qui, selon lui, repose sur des mécanismes humains simples, mais efficaces.
À la question de son intérêt pour l’industrie du jeu, Gus explique que son approche est d’autant plus lucide qu’il ne vient pas du secteur. Ne rien connaître du milieu permet de remettre en question les dogmes, d’éviter les blocages mentaux, et de repartir de zéro pour poser des choix objectifs. Il dit avoir découvert Ultra par le biais de Nicolas, l’ancien co-dirigeant d'Ultra, rencontré à l’école de ses enfants. Après avoir analysé le projet en profondeur, il a identifié un fort potentiel inexploité.
Gus dresse un constat sans appel : l’industrie du jeu vidéo n’a pas évolué depuis des décennies en termes de distribution. Alors que la musique, le cinéma ou le luxe se sont réinventés, le modèle « je crée un jeu, je le vends » reste la norme. Pourtant, l’industrie génère une valeur colossale, sans que les modèles de monétisation ou d’accès n’aient été repensés. Ultra, selon lui, dispose de la technologie nécessaire pour incarner ce changement. Une technologie qu’il a fait auditer par des experts externes, tous unanimes sur son excellence.
Ce constat a conduit Gus à rejoindre l’aventure Ultra. Selon lui, l’entreprise dispose d’un « diamant brut » qu’il faut polir et amener au marché. Pour amorcer ce changement de cap, il a déjà attiré un nouveau COO et piloté une levée de fonds de 12 millions de dollars, présentée comme un financement relais. L’objectif est de structurer l’entreprise pour une levée de fonds majeure prévue fin 2025.
Il affirme que la stratégie d’Ultra n’est pas de s’enfermer dans une identité Web3, mais de proposer une plateforme de jeux dont la technologie, invisible pour l’utilisateur, repose sur le Web3. Le joueur lambda, qu’il vienne du Web2 ou non, ne cherche pas une blockchain, mais une expérience fluide. C’est cette expérience qu’Ultra veut délivrer, tout en offrant aux créateurs et développeurs une alternative à Steam, qu’il juge hégémonique et peu considérée envers ses partenaires.
Enfin, Gus appelle la communauté à se mobiliser : il affirme qu’Ultra a besoin de soutien, de retours, et surtout d’utilisateurs prêts à s’impliquer. Il compare ce moment à celui des débuts de Spotify : ce sont les early adopters qui peuvent porter la plateforme vers le succès. Pour lui, ce n’est pas la crypto qui fera le succès d’Ultra, mais la qualité du produit livré aux joueurs et développeurs. Et sur ce point, il se montre confiant.